David Affagard

Peintre, graveur, photographe – Galerie


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Mon sujet est la forme humaine, les relations entre l’intelligence, l’émotion et le corps. Je pratique le modèle vivant au quotidien. Tout me rapporte à l’humain. Tout ce qui est, est soumis à la trace humaine, la trace de notre regard. La perspective est le premier rapport de l’individu au monde, la perspective est le monde.

En figuration humaine, la perspective classique se fait usuellement oublier. Pour deux raisons : elle est complexe à priori, et elle est souvent devancée par l’émotion. Pourtant en figure humaine, c’est bien la perspective, quelque soit le filtre optique, qui en compose la réalité. Nous sommes familiers de la perspective classique redécouverte à la Renaissance, mais aussi de la perspective moyen-âgeuse fondée sur l’ordre divin ou de la perspective de Picasso créée avec les Demoiselles d’Avignon ou encore de la perspective de Francis Bacon.

Une perspective est intègre sur l’ensemble d’une œuvre, d’une culture ou d’un mouvement, et elle est réutilisable comme un filtre pour composer. Des artistes comme Van Gogh, Schiele, Bacon ou De Kooning ont composé de nouvelles perspectives du corps qui ont ouvert chacune de nouvelles réalités. C’est le propre des artistes. Les perspectives conceptuelles contemporaines sont plus floues, intellectuelles par nature, mais elles ont leur réalité et leur légitimité.

Je ne dirais pas que je cherche ma perspective, ce serait prétentieux. Mon questionnement est centré sur la trilogie « Intelligence, Émotion, Corps ». Je travaille en ce moment sur une série baptisée « An own gender inside ». En français, « Chacun porte un genre unique ».

Je m’interroge sur ce qui compose notre genre. A la base nous avons identifié deux genres sexués. Mais cette dichotomie est trop simple pour être humaine. Je pense que le genre est une carte à plusieurs dimensions, graduée, continue d’une infinité de points dans les espaces limités des corps individuel et social. Le féminin et le masculin sont deux masses singulières qui se répandent dans cette carte et dont les inerties font ballotter l’individu et son corps dans des courbes chaotiques et gracieuses.

Je crois que chacun porte son propre genre, un genre unique et singulier à chacun, comme un ADN. Notre sexualité n’est qu’un des nombreux artefacts de notre genre., elle est dynamique et se promène en nous.

Cette approche m’amène aussi à me questionner sur le féminin et son rapport à l’impérialisme. Je concrétise cette réflexion par une série que j’ai baptisé « Amazon bruises ». Il s’agit de la représentation  de femmes meurtries par l’impérialisme masculin, des femmes qui se rebellent. Je les représente sur des feuilles de bois de Massarunduba que j’ai récupéré au rebus. Le Massarunduba est un bois rouge brésilien. Celui que j’ai récupéré était initialement destiné au maquettisme. En utilisant ce bois comme support de mes œuvres, je condamne le lien de cause à effet entre la colonisation des territoires et la colonisation des corps.

J’aime les supports bruts tout comme les supports lisses, le support a toujours son mot à dire.